Ancrage et environnement

Chercheur/auteur(s) : Christine Paillard
Réalisateur(s) : Christine Paillard, Mic Guillaumes, Laurent Maget et Philippe Arson
Producteur(s) : Christine Paillard, Mic Guillaumes, Laurent Maget et Philippe Arson
2013 / France / 12 minutes

Résumé

Croisements de regards entre un chorégraphe, et une biologiste, expérimenter un travail corporel à partir d’un matériel scientifique, et co-construire un nouveau langage. Trois films de 10-15 mn illustrent ces regards croisés Biologie-Danse (Ancrage, Changes et échanges : le laboratoire, Corporéité des mots). J’ai sélectionné pour votre festival du film de chercheur, le premier, Ancrage. Pourquoi allier ces deux démarches ? En tant que scientifique, travailler sur l’environnement en général demande de plus en plus d’interdisciplinarité pour tenter de mieux comprendre la complexité du vivant et de ses interactions. L’étude de cette complexité environnementale demande de mon point de vue, de prendre aussi en compte les différents sens du chercheur scientifique, et en particulier la composante qui nous habite, le corps et ses récepteurs. La construction d’une démarche scientifique nécessite des capacités de choix et de projection dans l’avenir, lesquels font intervenir d’une part une analyse fine de connaissances dogmatiques mais aussi un réseau de savoirs intimes difficilement quantifiables que l’on peut nommer l’intuition. Allier ces deux savoirs, intellectuels et sensibles fait partie intégrante de notre démarche scientifique, même si très rarement le chercheur en sciences le conscientise. Lors du projet de recherche associant un chorégraphe et une biologiste, nous avons expérimenté un travail corporel à partir d’un support scientifique « le déplacement et l’ancrage chez les mollusques, modulés en fonction de facteurs environnementaux ». Pour moi, allier mes deux passions, la biologie et la danse, constituait un véritable défi. Ces expérimentations vécues corporellement, puis notre analyse à trois acteurs, avec Philippe Arson, lors de la réalisation des DVD, ont modifié profondément la vision de mon travail de recherche et ont entrainé de nouvelles interprétations, lesquelles ont impulsé de nouvelles hypothèses et donc des expérimentations différentes. Cette prise de conscience corporelle m’a permis d’intégrer, dans mes recherches récentes sur les capacités d’adaptation des animaux marins au changement climatique, d’autres points de vue de chercheurs au sein de mon équipe, non seulement celui des artistes mais aussi ceux d’éthologue, sociologue et anthropologue.